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Cheminet : Tintin, report-fer


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Tintin, report-fer au Congo

Parution : du 5 juin 1930 au 11 juin 1931 dans le Petit vingtième. Publication en album couleurs (Casterman) en 1946.

Départ pour le Congo, via Anvers
Accident à un « passage à niveau »
Dépannage en « autorail » !

Le deuxième album de Tintin est en quelque sorte le « péché de jeunesse » d'Hergé, alors sous l'influence réactionnaire du journal « clérical et nationaliste » où il publiait ses histoires (Le XXème siècle et son supplément Le petit vingtième) : il s'agit d'une apologie niaise et bourrée de clichés de ce qui fut l'immense colonie belge d'Afrique (devenu État indépendant sous le nom de Zaïre dans les années 60, rebaptisé « République démocratique du Congo » lors du renversement du dictateur Mobutu par le dictateur Kabila en 1997).

Ce récit magnifiant l'oeuvre des Blancs, en particulier des missionnaires catholiques, au coeur de l'Afrique, avait surtout pour but de susciter des vocations au sein d'un jeune public issu de familles pétries de catholicisme et de paternalisme colonial.

Au-delà de toutes les scories idéologiques qui ont accompagné et qui continuent d'accompagner la carrière du récit, il s'agit là d'un beau document historique sur la mentalité colonialiste qui avait cours en Europe dans les années 30.

Départ pour le Congo, via Anvers

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Type : moyen de transport effectivement emprunté

Comme pour Les soviets, au Congo commence par un voyage en train, ici entre Bruxelles et Anvers : c'est là où Tintin embarque ensuite pour le Congo belge. Sur cette scène d'adieux bon enfant (qui rappelle la première planche des Soviets) tirée de l'édition en couleurs de 1946, on notera la présence anonyme des Dupondt à l'arrière-plan : encore inconnus de Tintin (qui ne les rencontrera que dans les Cigares du Pharaon), ils renseignent le lecteur sur la suite des événements. En outre, on remarquera parmi les accompagnateurs la présence d'Edgar-Pierre Jacobs, un très proche collaborateur de Hergé (et auteur de la célèbre série des Blake et Mortimer) et... de Hergé lui-même ! Curieuses distorsions du temps, car lors de la première édition du Congo, en 1930, les Dupondt n'avaient pas encore été inventés (ce sera donc fait en 1933 dans les Cigares), et Jacobs ne travaillera avec Hergé qu'à partir de 1944 !

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Accident à un « passage à niveau »


Type : moyen de transport non emprunté

La scène ci-dessous répond à cette conception d'époque qui (au mieux) considérait les autochtones comme-de-grands-enfants- incapables-de-se-débrouiller-sans-la-civilisation-salvatrice : la voiture de Tintin, coincée au franchissement d'une voie, se fait heurter par un train (dont on appréciera le côté « jouet ») : et, malgré l'évidente différence de poids, c'est le « train des Noirs » qui déraille, alors que la « voiture du Blanc » reste quasiment intacte !


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Dépannage en « autorail » !

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Type : moyen de transport effectivement emprunté

Et c'est là qu'intervient le sauveur Blanc face à des Noirs indisciplinés et dont la bonne volonté laisse à désirer : après avoir mené les travaux de relevage du train accidenté, il se sert de sa voiture... pour remorquer le train (!) et ainsi tirer les autochtones de leur mauvaise posture (sûr que sans aide coloniale, ils auraient continué à pied !!). À noter la gare figurant dans la vignette du bas : une simple case, mais nantie quand même d'un appareil de voie (une bifurcation ?), d'un chef de gare et d'un panneau d'interdiction de traverser les voies !

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